Tintin à Cheverny
Le château de Cheverny a inspiré Hergé, le célèbre dessinateur, pour la création du château de Moulinsart, la résidence du Capitaine Haddock. Hergé s’est inspiré de Cheverny en supprimant les ailes latérales pour donner vie à Moulinsart. Aujourd’hui, une exposition permanente consacrée à Tintin et à son créateur se trouve dans les dépendances du château.
Le jardin de Cheverny en quelques chiffres
- Superficie : 10 000 m²
- 450 charmilles formant la structure du jardin
- 600 graminées réparties en 8 variétés
- 3 800 vivaces réparties en 73 variétés
- 1 300 arbustes
- 8 000 bulbes
- 300 plants de lavande
- 600 bambous
- 1 bassin
- 1 pergola recouverte de vigne et de rosiers
- 1 allée sinueuse traversant le jardin
Un projet ambitieux pour Charles-Antoine de Vibraye
Le marquis Charles-Antoine de Vibraye se montre à la fois comblé et généreux. Comblé d’avoir mené à bien le projet ambitieux de créer un jardin d’agrément à Cheverny, et généreux d’avoir permis à dix jeunes en difficulté de participer activement à cette aventure unique.
Une gravure redécouverte
Lorsqu’une société de production, en lien avec France 3, m’a proposé de soutenir ce projet, j’ai été ravi de voir une ancienne gravure, retrouvée dans les combles, reprendre vie. Elle représentait un jardin conçu entre le château et l’orangerie. C’était comme si mes ancêtres me donnaient l’autorisation de contribuer à l’histoire du domaine. De plus, l’idée d’associer à ce projet des jeunes en quête de reconversion professionnelle m’a immédiatement séduit.
Un défi humain
Bien que Cheverny ne soit pas un centre social, il a été particulièrement gratifiant de voir ces jeunes se transformer au fil des semaines. Ceux qui n’avaient aucune expérience en jardinage ont progressivement acquis des compétences, sous la supervision de professionnels. Bien sûr, confier un espace aussi proche du château comportait des risques, mais nous avons pris le temps nécessaire pour mener à bien ce projet dans un environnement sécurisé.
Un projet à long terme
Le projet est loin d’être terminé, car ce jardin doit perdurer dans le temps. Pour cela, nous avons fait appel à une paysagiste talentueuse, Magali Fuchs. Elle s’est révélée être le choix idéal pour ce chantier.
Magali avait une vision claire dès le départ, contrairement aux autres professionnels en compétition, qui semblaient trop attachés à notre cahier des charges. Alors que nous souhaitions garder une perspective dégagée entre le château et l’orangerie, elle a pris l’initiative de proposer une alternative audacieuse, qui, avec le recul, s’est avérée être la meilleure solution.
Un chantier monumental
Confier un projet d’une telle envergure n’est jamais facile, surtout lorsqu’il s’agit de modifier l’environnement d’un monument historique. Au départ, la pelouse impeccable devant le château a été remplacée par des tonnes de terre, et l’incertitude régnait. Mais une fois les premières étapes franchies et les travaux de grande ampleur engagés, ma confiance a été totalement restaurée.
Recrutement sur des critères nouveaux
Magali Fuchs et moi-même avions initialement adopté des critères techniques pour le recrutement des jeunes participants, mais nous avons rapidement compris qu’il fallait privilégier la motivation artistique plutôt que les compétences. Notre chef jardinier, Frédéric Vinson, les a immédiatement pris en main, et malgré des conditions météorologiques difficiles, l’enthousiasme et la détermination des jeunes ont permis de surmonter les épreuves.
Vers l’avenir
À partir du mois de juin, l’entretien du jardin sera à notre charge. Bien que nous soyons habitués à gérer d’immenses pelouses, maintenir un jardin fleuri représente un nouveau défi. Il est envisagé de garder l’un des jeunes jardiniers pour continuer à prendre soin du jardin, car qui mieux que celui qui l’a créé peut en assurer l’entretien ?
Le jugement du public
Ma politique a toujours été de réinvestir les revenus des visites dans l’entretien du domaine. Un jardin est une création qui attire tous les regards, et j’ai bon espoir que celui-ci séduira nos visiteurs. Toutefois, ce sera le public qui rendra son verdict final, comme il l’a toujours fait depuis l’ouverture de Cheverny en 1922.
Grâce à cette gravure redécouverte, nous avons évité de nous égarer dans des déviations historiques ou architecturales, et j’ai hâte de voir ce que nos visiteurs penseront de cette nouvelle création.