Un château réputé dans le monde entier

Un château réputé dans le monde entier

Un château réputé dans le monde entier

À quelques kilomètres de Blois, dans la vallée de la Loire, le château de Cheverny a été construit par Raoul Hurault de Vibraye dans la première partie du XVIIe siècle. Du plus pur style classique Louis XIII, le château est
caractérisé par une extraordinaire symétrie des ensembles. Avec ses 350 000 visiteurs annuels, le domaine de Cheverny dont le videos porno seul propriétaire actuel est le marquis Charles-Antoine de Vibraye, est l’un des châteaux de la Loire le plus fréquenté.

Tintin à Cheverny
Le château de Cheverny a servi de modèle au célèbre dessinateur Hergé‚ pour créer le château de Moulinsart, résidence principale du Capitaine Haddock (les ailes droite et gauche du château ont été supprimées). Aujourd’hui, une exposition permanente sur Tintin et Hergé se tient dans les dépendances du château.

Le jardin de Cheverny en chiffres :

• 10 000 m2
• 450 charmilles qui forment la structure du jardin
• 600 graminées en 8 variétés
• 3 800 vivaces en 73 variétés
• 1300 arbustes
• 8 000 bulbes
• 300 lavandes
• 600 bambous
• 1 bassin
• 1 pergola plantée de vigne à raisins et de rosiers
• 1 serpentine qui traverse le jardin

Le marquis Charles-Antoine de Vibraye

Le marquis Charles-Antoine de Vibraye est un homme heureux… et généreux ! Heureux d’avoir réussi ce pari immense d’un
jardin d’agrément à Cheverny. Généreux d’avoir proposé à dix jeunes gens en difficulté de participer à cette aventure unique.
Explications.

une gravure oubliée
Quand France 3, via une société de production, m’a proposé d’accompagner ce projet de jardin d’agrément à Cheverny, j’ai vraiment été heureux que la gravure
retrouvée dans les pornhub combles — représentant un jardin réalisé entre le château et l’orangerie — prenne enfin vie. C’était comme si mes ancêtres me donnaient l’autorisation d’ajouter ma patte à ce monument déjà rempli d’histoire. De plus, associer à ce projet une « brigade » de jeunes qui souhaitaient changer d’orientation, était vraiment une idée séduisante.

métamorphoses
Cheverny n’a pas vocation à être un centre social, mais c’est extrêmement enthousiasmant de voir des jeunes opérer une telle métamorphose. Eux qui, pour la plupart, savaient tout juste dans quel sens mettre un plan en terre, sont presque devenus au fil des semaines de véritables jardiniers. Bien sûr, mettre à disposition un terrain aussi près du château était risqué. C’est pourquoi ils ont été encadrés par des professionnels, en donnant assez de temps au temps pour que le jardin soit réalisé avec toutes les qualités requises et en toute sérénité.

une aventure de longue haleine
Dans le concret, c’est une aventure de longue haleine et qui n’est pas terminée, car bien entendu ce jardin doit être pérenne.
Il a fallu évidemment s’adjoindre le talent d’une architecte paysagiste. Nous avons choisi Magali Fuchs, et il s’avère que c’est la personne idéale. Au départ, Magali avait une idée très arrêtée sur le sujet, au contraire des trois autres professionnels en compétition, qui, a posteriori, étaient peutêtre trop à l’écoute de notre cahier des charges. J’avais en effet demandé que la
perspective entre le château et l’orangerie reste parfaitement dégagée, donc d’utiliser des végétaux au ras du sol. Tous adhéraient à ma demande… sauf Magali, qui, tout de suite, a fait preuve d’autorité. Aujourd’hui, à voir la façon dont elle travaille et surtout dont le jardin évolue, c’est elle qui avait raison sur toute la ligne.

chantier
C’est un sacré challenge de faire confiance car, au départ, un tel projet passe par une phase de massacre de votre environnement, et quand celui-ci est un monument historique, visité par le monde entier, on mesure le risque ! Quand on pense qu’à l’origine, sous ces tombereaux de terre, il y avait une pelouse magnifique et extrêmement bien entretenue… Donc, on casse tout et on ne sait pas ce qui va advenir. C’est très beau sur le papier mais dans la réalité on est forcément inquièt. Au tout début, j’avais l’impression que le
chantier n’était pas assez gigantesque, je voyais quelques végétaux posés, pas mêmes plantés… paradoxalement, j’ai repris totalement confiance dans le projet à partir du moment où il est véritablement
devenu énorme, que j’ai vu toutes les machines, qu’on a commencé à creuser profond… ça ressemblait bien à mon idée d’un chantier, on ne s’était pas moqué de moi !

d’autres critères de recrutement
Magali Fuchs et moi étions partis sur un recrutement très technique, mais nous avons dû très vite nous baser plus sur la psychologie que sur les compétences. Il fallait substituer d’autres critères à ceux que nous avions habituellement, pour donner leur chance à ces jeunes, qui avaient plus un ressenti artistique qu’un réel savoir faire. Très vite, notre chef jardinier, Frédéric Vinson les a pris en charge pour leur faire exécuter une sorte de test, in situ, et là nous avons tout de suite compris que si certains avaient un savoir faire, tous avaient vraiment envie de plonger leurs mains dans la glaise. Nous avons eu la malchance d’avoir un automne très sec suivi d’un hiver très froid et, malheureusement pour le confort des apprentis, ce fut un chantier très pénible… Au milieu de l’hiver, j’avais de temps en
temps l’impression que certains subissaient plus le chantier qu’ils ne le dominaient, mais, la végétation accompagnant le développement du jardin, aujourd’hui tout le monde prend de la
vigueur.

l’avenir
L’entretien du jardin va nous incomber à partir du mois de juin. À Cheverny, nous avons l’habitude de traiter des hectares de pelouses, mais un jardin fleuri, ça va être une autre aventure. La logique de ce projet voudrait que nous gardions au moins l’un de ces jeunes en permanence pour qu’il puisse travailler avec nous, car c’est évidemment la personne qui a créé un jardin de ses mains qui est la plus apte à l’entretenir ! L’avenir de ces jeunes, c’est
une réflexion que nous avons menée immédiatement et nous y travaillons tous.

le verdict du public
J’ai toujours eu cette politique : les quelques sous que nous rapportent les visites sont réinvestis dans le domaine et pas ailleurs. Or, un jardin, ça plait à tout le monde. On sait que quelque chose de beau va sortir de terre. Quel va être le regard de nos visiteurs et de nos prescripteurs ? Je pense que c’est d’ores et déjà une réussite mais j’en aurai la certitude quand ce jardin sera rendu au public. Depuis 1922, notre véritable censeur c’est lui car Cheverny ouvert au public a fait un choix économique. Avec ce nouveau jardin il n’était pas question de s’égarer dans des hérésies historiques ou architecturales, d’ou l’importance de ce petit tableau qui représentait des dessins très anciens.